Nous utilisons la photogrammétrie dans le cadre de l’étude de la structure et dynamique des populations de corail rouge Corallium rubrum. En collaboration avec le LIS nous avons développé une méthodologie et des outils spécifiques pour le suivi du corail rouge par photogrammétrie. Ces suivis ont permis la caractérisation de ces populations concernant leur dynamique intrinsèque et celle de leur habitat en fonction des différents modes de gestion mis en place au sein de différentes Aires Marines Protégées : le Parc national des Calanques, la Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls et le Parc naturel Marin du Golfe du Lion.
Les investigations via la mise en place d’un protocole de suivi à long-terme mettant en jeu la photogrammétrie ont ainsi permis d’apporter des éléments sur la dynamique de C. rubrum dans certaines AMPs du bassin méditerranéen et sur la capacité de ces habitats à faire face à des perturbations futures (e.g. braconnage, arrivée d’espèces invasives, évènements climatiques majeurs similaires aux canicules de 1999 ou 2003). En utilisant la photogrammétrie sur les espèces sessiles fixées il a été possible d’obtenir : i) des mesures selon les trois dimensions de l’espace, et ce sans toucher ni manipuler les colonies; ii) d’acquérir une grande quantité de données en limitant le nombre de plongées : notre expérience nous montre que sur les sites de suivis de la région marseillaise il est possible d’obtenir des données biométriques de plus de cent colonies au cours d’une seule plongée dans la zone des 20 mètres de profondeur), iii) d’augmenter considérablement la précision de la mesure (de l’ordre du dixième de millimètre pour la hauteur), vi) de permettre des mesures ultérieures en fonction de nouveaux questionnements scientifiques ou de gestion par l’archivage des photos, et vii) d’étudier les espèces associées à la communauté dominée par le corail rouge. Ces études sur une espèce patrimoniale permettent entre autre d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion prises par les aires marines protégées pour leur conservation (e.g. RNMCB, PNMGL, PNCal..).
>> lien vers notre récente publication scientifique (Richaume et al., 2021) valorisant ces données dans le cadre de la gestion de deux AMPs: